Monter une pièce m’est toujours apparu comme une responsabilité énorme et d’autant plus si l’auteur peut surgir à n’importe quel moment. Avec les auteurs classiques, on est plutôt tranquille et je vois mal un Molière ou un Musset débarquer pour m’asséner de reproches en me disant que je n’ai rien compris. Aujourd’hui, l’avantage d’avoir l’auteur à portée de main est qu’il peut me donner toutes les recommandations indispensables avant de lâcher le bébé.
Monter « Texto », c’est essayer de traiter la question de l’identité à travers une chose aussi singulière que l’amitié et aussi particulière que le judaïsme.
En duo et en duel, l’amitié nous permet parfois de nous éclairer sur nous-mêmes. Et il s’agit presque d’un duel qu’Albert Maizel propose dans « Texto », l’ami de l’un harcelant son autre de questions sur sa judaïté : « C’est quoi être juif ? ». L’appartenance à une religion a, pendant des siècles, tracé les grandes lignes des valeurs à suivre et, par là, rassemblé des individus en des collectivités.
Or, depuis une trentaine d’années, s’est créée une identité juive laïque qui pense le judaïsme en termes de communauté et de culture. On peut aujourd’hui se déclarer Juif et non-croyant, se définir, en dehors de tout rapport à la religion, par un sentiment d’appartenance à un groupe partageant un patrimoine culturel et des référents historiques communs.
Quelques unes des questions qui se posent alors sont :
Prend-on encore le temps de choisir ce que nous sommes ?
Qui sommes-nous vraiment les uns par rapport aux autres ?
Osons-nous encore aujourd’hui être pleinement ce que l’on est ?
Alexis Goslain
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