mardi 14 avril 2009

Le Dindon


De Georges Feydeau
Mise en Scène de Thibaut Nève
Avec Cie Kbarré
Du 22/04/09 au 09/05/09
à 20h30 au TTO

La farce n'est jamais loin du dindon

Feydeau, ça rime avec disco. Trouvaille, voici le roi du vaudeville téléporté dans les années 70, avec rouflaquettes et cols deltaplanes. Sinon, rien que du classique feydalien : deux jeunes femmes qui ont juré de prendre un amant si elles étaient trompées et deux sémillants noceurs tout prêts à leur rendre ce service. Sans oublier, réunie dans un hôtel, toute une galerie de personnages extravagants qui ne doivent surtout pas se rencontrer. Les portent claquent et reclaquent, comme les rires des spectateurs. Feydeau is staying alive, sacrément alive. La preuve par le succès prolongé rencontré par ce spectacle depuis sa création en 2005.

"Deux jeunes femmes qui ont juré de prendre un amant si elles étaient trompées, deux sémillants noceurs tout prêts à leur rendre ce service, une volcanique Anglaise qui menace de se suicider, un Londonien à l’accent marseillais, un médecin-major retraité et sa femme, sourde comme un pot, une cocotte, des grooms et un commissaire de police : Feydeau réunit dans un hôtel tous ces personnages qui, pour la plupart, ne doivent à aucun prix se rencontrer et il les jette dans une course haletante de chambre en chambre, au milieu de portes qui claquent et de sonneries qui se déclenchent. Le matin suivant, c’est l’heure des comptes…
Qui sera le dindon de la farce ?

Lorsqu’en 1896, Georges Feydeau écrit et monte le Dindon, il est au faîte de son succès.
En écrivain renommé, il perfectionne à la fois l’écriture dramatique et scénique. C’est un écrivain à succès.
En 2005, sa pièce est devenue un classique : elle fait référence dans l’histoire littéraire mais elle s’ouvre à des lectures sans cesse renouvelées. Cette pièce m’intéressait par l’exactitude de sa mécanique, la galerie de ses personnage sen proie au désire et dans l’affirmation scandaleuse du plaisir de la chair, faisant fi des conventions sociales et morales. Il me semblait opportun de retrouvé, sous des airs de scandales, les motivations profondes de ses personnages veules et méchants, terriblement humains et attachants."
Propos de Thibaut Nève.

« Vous savez ce que c’est ! … un beau jour, on se rencontre chez le Maire… on ne sait comment, par la force des choses… Il vous fait des questions… on répond « oui » comme ça, parce qu’il y a du monde, puis quand tout le monde est parti, on s’aperçoit qu’on est marié. C’est la vie. » Pontagnac dans Le Dindon, A. I, sc2
-
Infos et réservations: 02 510 0 510

http://www.ttotheatre.be/

La Cie Kbarré


La Cie Kbarré compte en ses rang:

Myriem Akheddiou, Perrine Delers, Othmane Moumen,
Frédéric Nyssen, Nicolas Ossowski, Pierre Poucet, Florence Roux,
Benoît Pauwels, Jennifer Wesse, Fadh Moumen, Eve Jadot (remplacé par Hélène Catsaras pour Le Dindon) et Simon Wauters (remplacé par Marc Zinga pour Le Dindon).


L’équipe Kbarré s’est formée durant nos « études de comédiens » au Conservatoire de Bruxelles. Au sortir de l’école nous avions le désir de créer ensemble des projets qui nous ressemblent. Après « Palace, velours et décadence » nous, comédiens du Kbarré, avons rêvé de faire mijoter « Le Dindon », ce grand classique du théâtre français.

Le théâtre est présent dans la vie pour l’illustrer et la sublimer. « Le Dindon » révèle les instincts et les passions des mortels. Chacun y retrouve avec amusement et dérision, les petits travers des relations amoureuses, sociales et sexuelles qui régissent l’espèce humaine.

Cie Kbarré

Note de mise en scène

L’expérience de mise en scène du Dindon fut des plus enrichissantes : c’était ma première mise en scène et le retour de la presse et du public fut enthousiasment. J’ai découvert que ce spectacle, que j’avais voulu décalé par rapport à un Feydeau traditionnel, en revigorant l’esprit tout en conservant les lettres.
Un public très hétéroclite s’est présenté à nous : d’un enfant de 8 ans qui me demande quand il peut revenir d’urgence, à un homme de 80 ans qui s’étonne et s’amuse d’une scénographie tellement peu traditionnelle pour un univers qu’il croyait indéboulonnable, les retours furent enrichissants.

Dès à présent, les comédiens ont pu tester leurs délires sur les rires d’un public bien souvent conquis. L’idée de se frotter à de nouveaux spectateurs me redonne aussi l’envie d’affirmer en plus avant la présence musicale de notre « bassiste-DJ » et de peut-être radicaliser encore la position de « voyeur » du spectateur au sein d’un amoralisme ambiant des plus salutaires.

Bref, une suite éventuelle de ce spectacle ne peut que m’inviter à rouvrir la bête « feydélienne » que je dépiautais il y a encore quelques mois afin qu’elle nous livre encore ci et là de nouveaux mystères…


Thibaut Nève

Quelques photos ...

















La presse en parle

« On a beaucoup glosé sur la précision d’horloger de l’auteur français (…)
A l’Atelier 210, face au Dindon, on pourrait carrément parler des douze coups de minuit.
Les zygomatiques perdent la notion du temps, pour un feu d’artifice sans aucune faiblesse. »

Laurent Ancion, Le Soir, 16/12/05


« …la troupe du Kbarré nous propose une version déjantée, totalement revisitée de ce grand classique de Feydeau (…) Exercice de style particulièrement réussi (…) la pièce est jubilatoire au possible et les comédiens parviennent à donner toute la démesure nécessaire aux personnages, sans jamais tomber dans la caricature. »

Cécil De Froidmont, La Capitale, 20/12/05


« Mécanique minutieuse, poussée jusqu’à ce que les mots poursuivent leur course folle bien au-delà des têtes, le Dindon de Feydeau ne perd pas une miette de drôlerie (…) »

Michèle Friche, Le Vif l’Express, 23/12/05